Bertrand PONS - Coutelier traditionnel (Gironde)
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Bertrand PONS - Coutelier traditionnel (Gironde)
Note: cet article est une copie de http://travail-du-cuir.fr/post15810.html#p15810, destiné à des gens qui s'y connaissent bien moins que vous en matière d'affûtage. Donc désolé si cela vous paraît trop évident. Mais comme c'est grâce à vous que j'ai rencontré Bertrand, il n'y a aucune raison que l'article ne pas aussi ici
Avis aux modos, n'hésitez pas à bouger ce sujet car je ne savais pas trop où le mettre.
Bonjour à tous,
Je suis allé à la rencontre de Bertrand PONS, coutelier et rémouleur traditionnel qui a son atelier en gironde. Je souhaitais lui faire affûter une lame de pareuse qui nécessitait quelques retouches pour rattraper une bonne forme. Donc un truc que je ne me sentais pas de faire sur mon touret à 3 francs de chez brico truc :-) J'en ai également profité pour lui amener un couteau à pied et un bon paquets de ciseaux.
Bertrand est quelqu'un de passionné par son métier et notamment l'aspect traditionnel de sa profession. Les techniques anciennes c'est son truc. Il utilise donc une meule à eau, des disques émerisé par ses propres soins et plein d'autres outils.
Bertrand m'a autorisé à filmer son travail. L'intérêt est plus de voir le geste et comment il s'y prend. Il ne s'agit pas ici d'imposer une façon de faire ou quoique ce soit. Bertrand s'y rend comme ça, mais peut-être que d'autres professionnels (même traditionnels) feraient autrement.
Et puis voyez les belles machines qu'il a. Les auges vertes que vous voyez sont au moins centenaires !
Les ciseaux
Affûter une paire de ciseaux ancienne n'est pas simple. Les amateurs que nous sommes se contentent d'affûter le biseaux du ciseau, et généralement ça suffit largement. Mais sur des ciseaux anciens, il est parfois nécessaire de retravailler le "plat" du ciseau, que l'on appelle la planche. Je mets plat entre guillemet car justement un ciseau n'est pas censé être plat. Il doit avoir une forme hélicoïdale. L'idée est que les 2 ciseaux n'aient qu'un seul point de contact pour la coupe. Donc quand vous fermez les ciseaux pour couper, ce point de contact avance progressivement vers le bout de la paire de ciseaux. Pour obtenir cet effet, il faut mettre une certaines tension entre les 2 lames, que l'on obtient grace au galbe sur chacun des ciseaux.
Le rémouleur est parfois obligé de reprendre ce galbe ou parfois même de le former complètement. Le galbe est mis en forme par le rémouleur à l'aide d'un petit marteau spécial et d'un tas un peu galbé : il tape alors sur le ciseau placé sur le galbe et le déplace sur ce dernier pour façonner le galbe à sa guise. Ensuite, il peut passer à la meule à eau pour creuser légèrement l'intérieur du galbe sur sa longueur, ce qui permet d'éviter un bourrage de la matière lors de la coupe. Je n'ai malheureusement pas de vidéo à vous montrer sur ces points, qui étaient pourtant les plus importants.
Ensuite, Bertrand a passé les ciseaux sur un polissoir en buffle collé en pointe (à distinguer des polissoirs collés à plat) enduit d'émeri. Ce polissoir (que l'on retrouve souvent dans la coutellerie) a une base en bois, prolongée par du cuir sur champs (plein de languettes de 5cm environ de cuir épais sont collées une à une et encerclent le disque de bois) qui lui est enduit d'émeri (sous forme de poudre) collée grâce à de la colle de poisson. Dans le temps, certains polissoirs étaient réalisés avec du cuir de morse plutôt que de buffle et étaient très prisés.
Enfin, Bertrand finit le polissage avec un disque en coton (pour "brillanter" ou "lustrer") et avec un pain de pâte à polir. Vous verrez que ça n'a rien à voir avec le disque qu'on met sur notre perceuse :-). J'ai été bluffé par de disque. En quelques instants les légères traces de rouilles ou de saleté ont disparus et l'acier est devenu brillant.
Une dernière étape que je n'ai pas filmé est le démorfilage à la pierre d'Arkansas. J'en parle juste après puisque j'ai filmé pour le couteau à pied et la lame de pareuse.
Le couteau à pied et la lame de pareuse
La lame de pareuse est faite dans un acier bien trempé et ait donc extrêmement dure, ce qui explique son temps d'intervention avec la meule à eau.
Le polissage à l'émeri
Il n'y a pas eu de polissage au feutre. Ça aurait très bien pu être fait, mais nous étions pressé :-)
La dernière étape est le démorfilage, qui consiste simplement à enlever le morfil de la lame. J'ai voulu filmer cette étape simplement pour voir le geste, notamment sur le couteau à pied, qui pourrait nous être utile. Bertrand utilise donc ici une pièce d'Arkansas, mouillée au pétrole pour plus d'efficacité. Le pétrole empêche la pierre de s'encrasser, donne un meilleur polissage du tranchant et, comme il est gras, a une légère action anti-rouille.
Avis aux modos, n'hésitez pas à bouger ce sujet car je ne savais pas trop où le mettre.
Bonjour à tous,
Je suis allé à la rencontre de Bertrand PONS, coutelier et rémouleur traditionnel qui a son atelier en gironde. Je souhaitais lui faire affûter une lame de pareuse qui nécessitait quelques retouches pour rattraper une bonne forme. Donc un truc que je ne me sentais pas de faire sur mon touret à 3 francs de chez brico truc :-) J'en ai également profité pour lui amener un couteau à pied et un bon paquets de ciseaux.
Bertrand est quelqu'un de passionné par son métier et notamment l'aspect traditionnel de sa profession. Les techniques anciennes c'est son truc. Il utilise donc une meule à eau, des disques émerisé par ses propres soins et plein d'autres outils.
Bertrand m'a autorisé à filmer son travail. L'intérêt est plus de voir le geste et comment il s'y prend. Il ne s'agit pas ici d'imposer une façon de faire ou quoique ce soit. Bertrand s'y rend comme ça, mais peut-être que d'autres professionnels (même traditionnels) feraient autrement.
Et puis voyez les belles machines qu'il a. Les auges vertes que vous voyez sont au moins centenaires !
Les ciseaux
Affûter une paire de ciseaux ancienne n'est pas simple. Les amateurs que nous sommes se contentent d'affûter le biseaux du ciseau, et généralement ça suffit largement. Mais sur des ciseaux anciens, il est parfois nécessaire de retravailler le "plat" du ciseau, que l'on appelle la planche. Je mets plat entre guillemet car justement un ciseau n'est pas censé être plat. Il doit avoir une forme hélicoïdale. L'idée est que les 2 ciseaux n'aient qu'un seul point de contact pour la coupe. Donc quand vous fermez les ciseaux pour couper, ce point de contact avance progressivement vers le bout de la paire de ciseaux. Pour obtenir cet effet, il faut mettre une certaines tension entre les 2 lames, que l'on obtient grace au galbe sur chacun des ciseaux.
Le rémouleur est parfois obligé de reprendre ce galbe ou parfois même de le former complètement. Le galbe est mis en forme par le rémouleur à l'aide d'un petit marteau spécial et d'un tas un peu galbé : il tape alors sur le ciseau placé sur le galbe et le déplace sur ce dernier pour façonner le galbe à sa guise. Ensuite, il peut passer à la meule à eau pour creuser légèrement l'intérieur du galbe sur sa longueur, ce qui permet d'éviter un bourrage de la matière lors de la coupe. Je n'ai malheureusement pas de vidéo à vous montrer sur ces points, qui étaient pourtant les plus importants.
Ensuite, Bertrand a passé les ciseaux sur un polissoir en buffle collé en pointe (à distinguer des polissoirs collés à plat) enduit d'émeri. Ce polissoir (que l'on retrouve souvent dans la coutellerie) a une base en bois, prolongée par du cuir sur champs (plein de languettes de 5cm environ de cuir épais sont collées une à une et encerclent le disque de bois) qui lui est enduit d'émeri (sous forme de poudre) collée grâce à de la colle de poisson. Dans le temps, certains polissoirs étaient réalisés avec du cuir de morse plutôt que de buffle et étaient très prisés.
Enfin, Bertrand finit le polissage avec un disque en coton (pour "brillanter" ou "lustrer") et avec un pain de pâte à polir. Vous verrez que ça n'a rien à voir avec le disque qu'on met sur notre perceuse :-). J'ai été bluffé par de disque. En quelques instants les légères traces de rouilles ou de saleté ont disparus et l'acier est devenu brillant.
Une dernière étape que je n'ai pas filmé est le démorfilage à la pierre d'Arkansas. J'en parle juste après puisque j'ai filmé pour le couteau à pied et la lame de pareuse.
Le couteau à pied et la lame de pareuse
La lame de pareuse est faite dans un acier bien trempé et ait donc extrêmement dure, ce qui explique son temps d'intervention avec la meule à eau.
Le polissage à l'émeri
Il n'y a pas eu de polissage au feutre. Ça aurait très bien pu être fait, mais nous étions pressé :-)
La dernière étape est le démorfilage, qui consiste simplement à enlever le morfil de la lame. J'ai voulu filmer cette étape simplement pour voir le geste, notamment sur le couteau à pied, qui pourrait nous être utile. Bertrand utilise donc ici une pièce d'Arkansas, mouillée au pétrole pour plus d'efficacité. Le pétrole empêche la pierre de s'encrasser, donne un meilleur polissage du tranchant et, comme il est gras, a une légère action anti-rouille.
Invité- Invité
Re: Bertrand PONS - Coutelier traditionnel (Gironde)
je n'avais pas vu ce sujet.
en tout cas, si vous avez des questions, je serai très heureux d'y répondre.
en tout cas, si vous avez des questions, je serai très heureux d'y répondre.
Invité- Invité
Re: Bertrand PONS - Coutelier traditionnel (Gironde)
Est-ce qu'il a retrouvé un atelier ?
_________________
Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumiére. Michel Audiard.
bzorg- Nulle Part Ailleurs
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